Évolution du massage-bien-être : reconnaissance du public et législation

Longtemps la mesure du progrès social s’est faite à l’aune de critères économiques.

Évolution du massage-bien-être : reconnaissance du public et législation

Longtemps la mesure du progrès social s’est faite à l’aune de critères économiques. Le produit intérieur brut est, depuis des décennies, l’indicateur de référence pour juger de l’état de santé d’un pays ou comparer les niveaux de vie internationaux. Heureusement émergent aujourd’hui un certain nombre de recherches qui cherchent à compléter l’approche économique traditionnelle par l’étude du bien-être des sociétés. Cette nouvelle approche répond à une modification de notre société dans laquelle, selon Christian Lamontagne, « plus il sera facile de se perdre dans un déluge d’informations, plus il deviendra essentiel d’être en contact profond avec soi-même ». Or, dans la course au temps qui caractérise actuellement la vie de bien des Français et dans le climat professionnel devenant de plus en plus anxiogène et source de stress, il est toujours plus difficile de s’accorder des moments pour soi. Les Français reconnaissent volontiers qu’un massage-bien-être chez un professionnel leur permettrait de se sentir mieux dans leur corps. Cependant, malgré toutes les avancées en la matière, ils ne sont encore que très peu à s’orienter vers le massage- bien-être pour se relaxer.

Le marché du bien-être en France

Aujourd’hui en France, le marché du bien-être pèse plus lourd que l’industrie de la mode et du luxe ou que l’industrie aéronautique et spatiale. C’est un marché en pleine croissance dont l’évolution n’est pas prête de s’arrêter. Effectivement, la recherche du bien-être dans nos sociétés modernes n’est pas une simple mode, mais une tendance lourde qui s’inscrit de manière profonde dans nos habitudes sociales. Le développement constant et la croissance continue de ce marché depuis vingt ans en sont la preuve. D’autant plus que ce développement et cette croissance se poursuivent aujourd’hui malgré un contexte économique compliqué et incertain.

Investissant toujours plus de nouveaux territoires, le marché du bien-être englobe une très large variété d’activités comme le coaching, les cosmétiques (soins beauté et anti-âge), le fitness, la remise en forme, la relaxation, le massage, les spas, la thalassothérapie, les médecines dites douces, la diététique, les produits bio, les compléments alimentaires, le tourisme bien-être…

Les Français ont aujourd’hui fait de la recherche de l’équilibre un principe de vie, ils cherchent à manger mieux, vivre mieux, aimer mieux Le fait est que « l’accès au bien-être est désormais une condition sine qua non pour être heureux » (Ipsos, 2010). Au point que presque un Français sur deux affirme avoir entrepris au moins une action destinée à accroître son niveau de bien- être corporel dans les six derniers mois.

La recherche d’une santé et d’une jeunesse préservées, voilà la principale motivation des consommateurs du marché du bien- être. Les Français cherchent à se maintenir en bonne santé et à être en forme. Et pour cela, le bien-être est la meilleure des préventions, par l’intermédiaire de l’hygiène de vie générale, de la diététique, du sport, du recours aux médecines douces et préventives ou encore aux massages-bien- être. Le but : réduire notablement notre niveau de stress, reconnu par l’Organisation mondiale de la santé comme le fléau du monde occidental, différentes études ayant montré les conséquences du stress sur la santé (augmentation des risques cardio- vasculaires, cancer ).

Législation et jurisprudence

Les différents procès intentés à la profession de praticien en massage-bien-être ont permis au final de faire valoir sa spécificité, centrée sur le bien-être et le développement personnel. En 2003, après la relaxe de Joël Savatofski, le résultat de ce procès fondateur a installé l’idée que, à condition bien évidemment de ne pas être ambiguës sur la finalité du massage, les prestations visant le bien-être ont le droit de coexister à côté de la masso- kinésithérapie, puisqu’elles poursuivent un but différent. La justice se prononce une première fois pour éclaircir l’interprétation d’une loi qui semblait accorder à la profession de masseur-kinésithérapeute le monopole du massage. Après lui, d’autres procès ont été intentés à des praticiens en massage de détente par l’Ordre des kinésithérapeutes. Ils se sont conclus par la relaxe des praticiens incriminés.

Il ressort clairement de la jurisprudence que le simple emploi du terme massage par un praticien en massage-bien-être ne suffit pas à qualifier son activité d’exercice illégal de la masso-kinésithérapie. Les activités de massage doivent en effet être analysées au cas par cas pour déterminer si elles entrent ou non dans le champ du monopole des masseurs kinésithérapeutes. Depuis, une plainte déposée en Aquitaine a été considérée comme irrecevable au regard de la jurisprudence, et les poursuites n’ont pas eu lieu.

Il importe cependant d’éviter au client toute confusion possible sur la finalité de nos pratiques, en apposant sur nos supports de communication les mentions préconisées par la FFMBE. 

Découvrez sur ces deux pages : 

 

Sources :
Les Français et la Relaxation, Harris Inter- active, 2014.
Médecines douces, bien-être et relaxation, modelage et massage, Librairie de l’APCE, 2013.
L’Évolution du bien-être en France depuis trente ans, Credoc, 2012.
Le Rapport des Français à leur corps et au bien-être, Ipsos, 2010.
Plus d’informations : Code de la santé publique, www.legifrance.gouv.fr.

Source

Par Etienne GAUBIN/ paru dans La Massagère / Numéro 19 / 2014.

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