Une vieille dame chinoise qui possédait deux grands pots, chacun suspendu au bout d’une perche qu’elle transportait appuyée derrière son cou. Un des pots était fêlé alors que l’autre pot était en parfait état et rapportait toujours sa pleine ration d’eau. À la fin de la longue marche, du ruisseau vers la maison, le pot fêlé n’était plus qu’à moitié rempli d’eau. Tout ceci se déroula quotidiennement pendant deux années complètes et la vieille dame ne rapportait chez elle qu’un pot et demi d’eau. Le pot intact était très fier de son oeuvre mais le pauvre pot fêlé, lui, avait honte de ses propres imperfections et se sentait triste. Il ne pouvait faire que la moitié du travail pour lequel il avait été créé.
Après deux années de ce qu’il percevait comme un échec, il s’adressa un jour à la vieille dame, alors qu’ils étaient près du ruisseau. « J’ai honte de moi-même, parce que ma fêlure laisse l’eau s’échapper au retour vers la maison. » la vieille dame sourit : « As-tu remarqué qu’il y a des fleurs sur ton côté du chemin, et qu’il n’y en a pas de l’autre côté ? J’ai toujours su à propos de ta fêlure, donc j’ai semé des graines de fleurs de ton côté du chemin, et chaque jour, lors du retour à la maison, tu les arrosais. Pendant deux ans, j’ai pu ainsi cueillir de superbes fleurs pour décorer la table. Sans toi, étant simplement tel que tu es, il n’aurait pu y avoir cette beauté pour agrémenter la maison».
le terme handicap vient d’un mot anglais qui n’est employé là bas que sur les champs de courses mais chez nous, actuellement, le mot handicap est compris comme une anomalie. De cet emploi incertain, on en vient à amalgamer des anomalies de tous genres si bien que l’on appelle aussi bien un handicapé quelqu’un qui a une déficience mentale que quelqu’un qui a subi l’amputation d’un orteil. De ce fait, le terme de « handicapé » n’a pas de sens.
Prenons l’exemple d’une personne ayant une paralysie des membres inférieurs. Celle-ci sera effectivement handicapée si on lui fait courir un 100 mètres ou si on lui demande une certaine déambulation. En revanche, cette même personne peut très bien avoir une parfaite maîtrise de la littérature, des mathématiques, de la philosophie ou de l’art… Et dans ces domaines là, elle ne sera pas handicapée.
Donc on appellera handicapé cet individu parce qu’il a une paralysie des membres inférieurs alors que dans d’autres domaines il n’est pas du tout handicapé. On voit bien que le mot handicap prend alors une notion péjorative.
La différence ne s’exprime que si l’on met dans une situation donnée quelqu’un qui a une déficience et que cette situation l’oblige à exprimer sa déficience. C’est dans ce domaine là et uniquement dans ce domaine que cette personne est handicapée. En fin de compte, on peut dire en simplifiant que nous sommes tous des handicapés : un vieil homme par rapport à un jeune garçon pourra être handicapé dans le domaine du sport ou autre, mais ce même jeune homme pourra être handicapé dans le domaine de la connaissance ou autre.
Ainsi a-t-on par exemple les handicapés sensoriels (les individus ayant une déficience visuelle ou auditive…), les handicapés mentaux, les handicapés physiques… Et le fait même de mettre un qualificatif au mot handicap, de parler de personnes ayant une déficience dans un domaine donné, dans un domaine précis, montre bien que l’on ne peut pas parler des « handicapés ». Philosophiquement, où se situe donc le besoin d’avoir une réalité ou un rôle qu’on appelle « handicap », du côté individu, « en situation de handicap », ou du côté collectif, « avoir des handicapés parmi nous » ? est-ce qu’on est handicapé ou institué handicapé ? A quel moment bascule une différence acceptée comme normalité dans le jeu des interactions ? les questions restent …
Donner un sens à sa vie ? On est tous plus ou moins enclins à le chercher et cela peut paraître un puits sans fond, une velléité jamais assouvie et pourtant on peut remarquer à quel point ce n’est pas forcément une déficience qui restreint l’envie de donner du sens à sa vie, de vivre tout simplement ou le simple fait de vouloir évoluer et agir.
Le massage-bien-être fait réellement partie des solutions à tous ces niveaux. Autant pour les praticiens qui vont appliquer leurs techniques que pour les écoles de massages -bien-être qui peuvent avoir un rôle important à jouer dans la transmission du bien- être auprès des personnes handicapées. Quand on est déficient sensoriel de naissance par la vue comme moi, on a besoin de ses lunettes pour écrire cette chronique par exemple, car sans mes béquilles visuelles, je peux me sentir perdu. D’un autre coté, si je reste positif, je dois aussi rester créatif en dépassant ma peur.
Aujourd’hui, je reste profondément convaincu que ma déficience visuelle a été un plus dans l’exercice actuel de ma pratique du massage-bien-être. Ce qui peut paraître un handicap au départ peut donner du sens à sa vie et maintenant, mes yeux sont au bout de mes doigts.
Autres articles à découvrir