Parallèlement à ce développement du bien-être, nous vivons paradoxalement une période d’accélération de l’information et du développement des nouvelles technologies, de repli communautaire, d’individualisation exacerbée, de crise économique et sociale. Dans ce monde en transformation, le massage-bien-être est sans doute l’une des réponses à une demande de l’inconscient collectif pour tenter de revenir à l’essentiel – notre corps, notre matière et notre sens du toucher, du contact vrai et bienveillant.
En France, si nous retournons dans le passé jusqu’en 2004, la situation du massage-bien-être était encore étriquée, la confiance du grand public, quoique grandissante, n’en était encore qu’à l’état de curiosité soupçonneuse. Ouverts d’esprit, les Français n’en observaient pas moins une certaine distance, voire une certaine méfiance à l’égard de techniques de massage qu’ils recevaient principalement dans le milieu paramédical ou, pour les femmes, chez leur esthéticienne. L’adaptation du massage assis à presque tout environnement et sa facilité d’installation ont grandement permis de diffuser et de permettre la démocratisation du massage-bien-être.
À partir de ce qui semblait une «mode» ou une simple tendance, la lame de fond a pu se former, grandir, et des praticiens pionniers en France ont cherché à se rencontrer, à capitaliser, à transformer le phénomène, mais aussi à se protéger.
La FFMBE en est une émanation concrète et solide. L’engouement du public est là, beaucoup réalisent également que le massage- bien-être est peut-être une voie, un métier fait pour eux ! L’engouement pour le massage-bien-être donne aussi des idées d’entrepreneuriat, à commencer par les praticiens eux-mêmes, qui commencent à s’associer à d’autres secteurs d’activité et même à s’imposer parfois dans le milieu médical.
Si le massage-bien-être a toujours existé, on peut ainsi réaliser l’immense chemin parcouru en France, en une décennie seulement.
En 2014, la plupart des différentes techniques de massage- bien-être sont démocratisées auprès du grand public, notamment par le biais des entreprises privées ou publiques qui font régulièrement appel à des sociétés de service dans le domaine du bien-être ou à des praticiens indépendants pour des interventions. En dix ans, au sein de la société française, notre image de praticiens a enfin évolué. L’idée même de se faire masser ou de pratiquer le massage comme une activité professionnelle sont devenues de véritables réalités. Et ce n’est que le début.