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Je voudrais vous proposer une belle “Histoire vraie de massage”

Un jour, après l’avoir massée, une sympathique cliente me confie que sa fille de 28 ans, Violaine*, handicapée depuis 10 ans après un terrible accident de moto.

Je voudrais vous proposer une belle "Histoire vraie de massage"

Elle commence en août 2007 : je travaillais au Palm Beach de Cannes, prestigieux établissement balnéaire où une cabine de massage en bord de mer était mise en place pour la saison estivale.

Un jour, après l’avoir massée, une sympathique cliente me confie que sa fille de 28 ans, Violaine*, handicapée depuis 10 ans après un terrible accident de moto, était en vacances chez elle pour quelques jours (car elle vivait à Paris) et désirait donc que je la masse également avant son retour à la capitale.

Rendez-vous pris, je découvre Violaine, 28 ans, magnifique jeune femme, radieuse comme un soleil, malgré ses 2 béquilles : si je ne savais pas sa tragique histoire, j’aurais pu penser qu’elle revenait de vacances de neige avec de simples entorses.

En effet, la réalité était plus triste : depuis 10 ans, Violaine était en rééducation chaque semaine, et de marcher avec ses béquilles était déjà un exploit. Sans parler de son supplice au quotidien.

Avant de commencer la séance, elle me prévient de ne pas m’émouvoir quand elle est secouée par des spasmes incontrôlables générés par des pics de souffrance.

Avec la plus grande délicatesse et douceur, je commençais la séance et au bout d’une quinzaine de minutes, je sens le corps de Violaine commencer à se détendre, ses membres se décrisper. Puis je vois des larmes couler sur son joli visage, et au bout d’une heure, elle commençait même à s’assoupir.

La laissant se reposer, je rejoins sa mère, impatiente de savoir comment sa fille avait reçu ce massage et qu’elle ne fut sa stupeur lorsque je lui rapportais qu’elle s’était endormie après une séance sans spasmes ni douleurs.

Et je vois la mère et la fille s’embrassant et pleurant de joie car pour la première fois, Violaine n’avait ressenti aucune douleur, aucun spasme et se sentait totalement relaxée pendant cette séance de massage bien-être.

J’étais très émue également et j’avoue que j’étais touchée par cette histoire et cette famille.

Elle repartait pour Paris le lendemain et promettait de me revoir dès que possible.

Plusieurs mois se passent et un jour Violaine m’appelle toute excitée, me disant qu’elle avait le projet de participer à une expédition organisée par TF1, qui consistait à faire grimper des jeunes handicapés de différents genres, au sommet du Kilimandjaro (6 000 mètres d’altitude), mais que pour être sélectionnée, il fallait qu’elle puisse démontrer un potentiel moteur et psychologique suffisant pour relever ce challenge.

Et c’était un immense challenge. Violaine descendit chez sa grand-mère à Cannes, où séjournait également sa mère pour les vacances, et sollicitât un massage en me disant avec une foi sans borne qu’elle repartirait qu’avec une seule béquille.

Rendez-vous pris, le massage s’est dé- roulé avec la même grâce et Violaine comme promis est repartie avec une seule béquille.

Sa mère et moi étions sidérées devant une telle détermination et un tel enthousiasme.

Quelques semaines plus tard, elle m’appelait avec une joie éclatante qu’elle était sélectionnée et qu’elle se préparait à partir avec une dizaine de jeunes handicapés pour l’ascension du Kilimandjaro encadrés par l’équipe de TF1.

C’est ainsi que j’ai pu voir à travers le petit écran, en octobre 2008, la retransmission de cette incroyable expédition où le courage et l’endurance de ces jeunes gens m’ont laissé sans voix et où j’ai pu voir aussi la généreuse Violaine soutenir et encourager avec toute sa force d’âme ses camarades qui parfois vacillaient.

C’était bouleversant de les voir se dépasser, et quelle victoire sur leurs épreuves.

L’été suivant, Violaine me rappelle et me demande de la retrouver chez sa grand-mère. Sa mère était présente également, et me déclare qu’elle voulait faire une grande surprise à sa famille et me dit avec aplomb qu’après son massage, elle descendrait les escaliers (un étage) sans aucune béquille.

De nouveau, une merveilleuse séance pleine de douceur et de confiance se déroulait et… devinez quoi ?

J’ai vu la superbe Violaine, au bout d’une heure et demie, s’habiller, et descendre les escaliers qui reliaient sa chambre du premier au salon, où sa mère et sa grand-mère l’attendaient.

J’étais restée en haut de l’escalier et observais la scène en retenant mon souffle, et dans un silence digne d’un cinéma filmé au ralenti, Violaine descendit lentement mais avec détermination, en s’aidant à peine d’une main, cet escalier sous les yeux ébahis, inquiets et admiratifs de sa famille.

Que de larmes de joie nous avons versées. Oui, dans cette histoire, nous avons beaucoup pleuré.

Parce que c’est une histoire vraie. Violaine fait partie de ces âmes au cœur courageux que l’épreuve transcende et qui sont un bel exemple de confiance et de détermination.

Je lui suis reconnaissante d’avoir été sur mon chemin et d’avoir pu la servir et servir la vie à travers elle.

Présidente de la FFMBE

*Le prénom a été changé pour préserver l’anonymat de la personne.

Source

Par Muriel BRUNEVAL/ paru dans La Massagère / Numéro 21 / 2016

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