Les mangeurs du temps
Insaisissable, le temps s’enfuit, s’abolit dans l’instant, s’inquiète de l’avenir, s’estompe dans la mémoire, se dissout dans l’éphémère, morcelle la durée et déchire les consciences.
Insaisissable, le temps s’enfuit, s’abolit dans l’instant, s’inquiète de l’avenir, s’estompe dans la mémoire, se dissout dans l’éphémère, morcelle la durée et déchire les consciences. Immuable, il s’arrête, pétrifie l’instant, fige la durée, anticipe sur l’avenir, persiste dans le souvenir, se projette dans l’éternité et continue de troubler les consciences.
La perception du temps et la valeur qu’on lui accorde varient non seulement avec l’âge, mais encore avec les cultures. Si dans certaines sociétés le temps apparaît comme une denrée précieuse qu’il faut éviter de gaspiller, dans d’autres il est sans importance.
« Nous sommes, dans ce que notre vie a de plus privé et de plus subjectif, non seulement les victimes, mais aussi les artisans de notre temps. Notre temps – c’est nous ! » Carl Gustav Jung
La gestion du temps a essentiellement pour but d’aider à réaliser ses objectifs dans la vie. En d’autres termes, on gère efficacement son temps lorsqu’on l’occupe à réaliser les objectifs qui nous tiennent à cœur. Dès que l’on est happé par une activité, nous perdons très vite toute notion du temps qui s’écoule. Voilà̀ pourquoi il peut nous arriver de passer une après-midi entière pour une activité qui ne devait initialement prendre qu’une heure. Il est donc important de fixer des limites temporelles.
Qu’est-ce qu’un mangeur de temps ?
Entre les embouteillages du matin, les innombrables e-mails à traiter, le téléphone qui n’a pas arrêté de sonner et les discussions avec vos collègues, vous n’avez pas vu le temps passer. À la longue, ces interruptions chronophages entament sérieusement la productivité.
Les mangeurs de temps sont donc des activités, souvent longues ou nombreuses, mais qui, en comparaison de leur nature, ne nous apportent que de faibles résultats. Sur une échelle de priorités, un mangeur de temps est donc une activité peu importante, comme la gestion des e-mails. Parmi les mangeurs de temps, certains sont indispensables, d’autres beaucoup moins. La liste des facteurs chronophages est longue.
Exemples de facteurs externes :
– Appels téléphoniques intempestifs,
– E-mails indésirables nombreux,
– Conversations futiles,
– Se sentir obligé d’être disponible,
– Réunions trop fréquentes, trop longues.
Exemples de facteurs internes :
– Objectifs personnels confus et changeants,
– Absence de plan de travail,
– Tendance à en faire « trop », perfectionnisme, – Manque d’ordre,
– Inaptitude à dire « non »,
– Fatigue, baisse de forme.
Les mangeurs de temps se retrouvent dans toutes les activités. Ils agissent comme des parasites. Ils nous court-circuitent de nos activités prioritaires. Ce sont souvent des tâches faciles ou des occupations agréables à gratification immédiate, qui nous poussent à remettre à plus tard les choses qui comptent vraiment. Certaines deviennent même de vraies addictions. Ne jamais remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. Lorsqu’on a de la difficulté à se mettre à la tâche, on doit s’inter- roger sur les désavantages de la remise à plus tard et sur les avantages de l’exécution immédiate.
« Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard ! » Louis Aragon
En partant à la chasse aux mangeurs de temps, vous vous aper- cevrez que certaines activités que vous pratiquez supposent d’être extrêmement strict avec elles, sous peine d’engloutir vos projets – et votre temps. C’est pourquoi apprendre à les recon- naître constitue une phase importante pour gagner du temps. Si vous prenez conscience de la place qu’ils occupent dans votre vie, vous pouvez alors vous en prémunir et mettre en place les actions efficaces qui vous permettent de les éliminer et même, d’en tirer parti.
Références
• L’art du temps, Jean-Louis Servan-Schreiber, Fayard. • Gérer son temps et ses priorités, Gérard Rodach, Eyrolles.
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Un rappel sur l’importance de la gestion du temps très utile ! merci