Une idée justement partagée est qu’un bon professionnel se doit de se former tout au long de sa carrière, afin de se renouveler, d’évoluer, de consolider ses connaissances et d’acquérir de nouvelles compétences. Pour ce faire, des dispositifs ont été mis en place dans les entreprises pour accompagner chacun d’entre nous dans sa< vie professionnelle.
Oui… mais que se passe-t-il si la vague de réformes qui s’abat sur notre pays en ce début de siècle semble nous priver d’un droit important, celui qui nous permet d’obtenir la prise en charge financière de l’action de formation nécessaire à notre progression ?
Effectivement, la réforme de la formation professionnelle a été actée de manière accélérée1 et sera très bientôt suivie d’un décret dont nous ignorons encore le contenu exact. Elle touche aussi bien le système de financement que les dispositifs d’attribution. Nous concernant, la principale nouveauté est la fin du droit individuel à la formation (DIF), remplacée par le compte personnel de formation (CPF) à partir du 1er janvier 2015.
Désormais, nous disposerons tous d’un compteur d’heures, plafonné à 150 heures, qui nous permettra d’accumuler celle-ci à raison de 24 heures par an pour un temps plein. Le CPF sera géré par la Caisse des dépôts et des consignations (CDC) et non plus par l’employeur. Il sera donc possible de consulter son solde d’heures depuis un site internet, mais aussi d’avoir des informations sur les formations éligibles au CPF.
C’est précisément là que les choses se compliquent ! Les prestations éligibles sont strictement définies. Il s’agit soit d’une validation des acquis et de l’expérience (VAE), soit d’une formation socle de connaissances et de compétences, ou encore d’une formation qualifiante figurant dans une liste élaborée par la Commission paritaire nationale pour l’emploi (CPNE) et les comités paritaires interprofessionnels régionaux et nationaux. Mais attention : ne peuvent figurer sur ces listes que les formations certifiantes inscrites au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP), les certificats de qualification professionnelle (CQP), les certifications correspondant à des compétences transversales exercées en situation professionnelle (inventaire CNCP) et enfin les formations favorisant l’accès à la qualification des personnes en recherche d’emploi.
Autrement dit, bien que les formations qui figurent sur ces listes doivent favoriser l’évolution professionnelle des bénéficiaires, le CPF va certainement nous priver de la possibilité d’avoir recours à une aide financière dans le secteur du bien-être. Pour continuer à nous former dans notre domaine, il faudra donc sortir le portefeuille…
Il est triste que l’objectif caché de bien des réformes actuelles soit de réduire les coûts, d’éliminer tout ce qui ne porte pas une étiquette conventionnellement admise et de nous priver ainsi, tout simplement, d’une partie de nos droits, voire de notre liberté d’agir.
Cependant, tout n’est pas joué, le décret sera adopté à la fin de l’été et la FFMBE s’emploie activement à faire reconnaître, à un niveau national, notre profession et nos droits.
1 Voir la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 (Journal officiel du 6 mars 2014).