Le bien vieillir, une préparation à la sagesse
Le rester jeune s’avère antinomique au bien vieillir, c’est du moins ce que démontre les toutes dernières études sur le vieillissement bien vécu.
Le rester jeune s’avère antinomique au bien vieillir, c’est du moins ce que démontre les toutes dernières études sur le vieillissement bien vécu. Si celui-ci s’accompagne de renoncements et de pertes – le poids des années oblige ! – la personne humaine acquiert en permanence de nouvelles données et dispose de ressources afin d’évoluer tout au long de sa vie.
Le bien vieillir est une disposition d’être, qui malgré l’inévitable déclin annoncé, engage de façon pacifiée un processus de compensation et d’adaptation à l’environnement. Tenir compte du vieillissement somatique dans sa vie de tous les jours, modifier en conséquence sa mobilité, ses efforts et ses objectifs dans un renoncement conscient et ajusté à ce qui est là, constituent les fondements du bien vieillir. Ce bien-être adaptatif s’appuie sur une acceptation de soi, sur une flexibilité de ses positions et sur une capacité à moduler les attentes. Il s’agit de trouver de la valeur à son vieillissement, de renoncer à l’éternelle jeunesse et de vivre en cohérence avec son âge. C’est le moment de rechercher en soi-même les ingrédients d’une vie plus satisfaisante, une distance émotionnelle qui ne démissionne pas devant l’inéluctabilité du temps qui passe et qui favorise l’ouverture d’un espace de conscience élargi. Le bien vieillir est un temps propice à recréer du lien là où auparavant des ruptures ont laissé des cicatrices. Le bien vieillir restaure des rythmes intérieurs depuis longtemps oubliés ou niés, retisse une confiance en la vie et favorise une réappropriation du corps qui se détache des pressions normatives de la société. Bien vieillir c’est hériter d’années tout en accueillant à chaque instant, des informations nécessitant de s’adapter, de se poser dans un aveu d’humilité et de lucidité. Bien vieillir c’est assurer une transition, incarner un nouveau passage et favoriser une transmission. C’est aussi se renouveler afin d’éviter l’enlisement et dissiper la sclérose émergente. Le bien vieillir emprunte la voie de la bienveillance : une préparation à la sagesse…
Sources :
– Les conceptions du « bien vieillir » d’aînées de milieux favorisés et défavorisés,
Revue Québécoise de Psychologie vol. 24, 2003
– Etude nationale 2009, Bien vieillir, centres de prévention Agirc-Arrco
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