CHAPITRE 7 / Nombre de massages à réaliser pour financer mes charges
Module 7.2 / Analyses et questions
Reprenons nos chiffrages principaux :
| CALCUL | Jeanne | Lucien |
|---|---|---|
|
Nombre de prestations à réaliser par an |
568 |
555 |
|
Panier moyen |
66 € |
67.50 € |
|
Total des charges par prestation (=Prix de revient) |
26.01 € |
38.38 € |
|
Rémunération réelle par prestation (panier moyen – charges) |
39.99 € |
29.12 € |
|
Part (en %) des charges sur le prix de vente |
39.41 % |
56.86 % |
|
Part (en %) de la rémunération sur le prix de vente |
60.59 % |
43.14 % |
Quelle faisabilité en lancement d'activité ?
Ces chiffrages montrent que Jeanne et Lucien n’ont pas de marges de manoeuvre, ou si peu. Pour financer charges et rémunérations, ils doivent réaliser plus de 550 massages et donc trouver assez de clients pour remplir plus de 80% des créneaux de prestation disponibles…
Il est raisonnable de se demander combien d’années ils mettront pour obtenir ce résultat.
Nous allons donc rechercher comment donner plus de marges de manoeuvres à Jeanne et Lucien, comment leur permettre de vivre de leur activité plus rapidement et sans sans sacrifier les lapins et vendre la Twingo.
1 - Réduire sa rémunération ?
> Travailler uniquement pour régler ses charges, ne pas se rémunérer.
On va laisser cette hypothèse de côté, même si c’est la réalité de nombreux entrepreneurs lors des premiers mois voire premières années d’activité. N’oubliez jamais que vous exercez ce métier avec 2 objectifs fondamentaux :
- gagner assez d’argent pour que perdure votre 2e objectif :
- exercer une profession qui fait sens pour vous.
> A minima régler ses charges et valider ses 4 trimestres de cotisation pour sa retraite
Il y a un minimum de chiffre d’affaires à déclarer annuellemnent pour valider ses 4 trimestres de cotisation pour la retraite. Pour les professions libérales affiliées à la CIPAV, le montant 2023 est de 10284 € (soit 857 € / mois).
Avec un panier moyen de 65€, ce seuil de déclaration nécessite la réalisation par Jeanne et Lucien d’une quinzaine de prestations par mois.
> Compter sur ses “allocations chômage” pour démarrer sans stress
La situation est légèrement plus confortable si on peut bénéficier d’une période d’allocations pour le retour à l’emploi. Pourquoi “légèrement” ? D’une part, la durée d’allocation a une facheuse tendance (gouvernementale) à se réduire (voir cet article Juritravail sur la nouvelle réforme du chômage). D’autre part, cela implique que le praticien n’ait pas entièrement consommé ses allocations durant sa période de formation. Enfin, le chiffre d’affaires déclaré mensuellement impacte à la baisse les allocations perçues.
> Démarrer en conservant un travail à temps partiel
C’est le choix de nombreux entrepreneurs : conserver un emploi à temps partiel le temps de finaliser ses formations initiales, de terminer son installation, de se faire connaitre, de développer un premier portefeuille clients.
2 - Réduire les charges ?
A la lecture du tableau, on se rend mieux compte de l’importance et de l’impact des charges : entre 40 et 55% du prix de vente d’une prestation pour Jeanne l’économe et Lucien le dépensier !
On se rend compte qu’il y a une énorme différence entre le chiffre d’affaires et le bénéfice réel, et que même en atteignant le plafond de chiffre d’affaires (37500€), ni l’un ni l’autre ne se rémunère comme souhaité.
| CALCUL | Jeanne | Lucien |
|---|---|---|
|
Nombre de prestations à réaliser par an |
568 |
555 |
|
Panier moyen |
66 € |
67.50 € |
|
Chiffre d’affaires |
37488 € |
37462 € |
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Total des charges |
14774 € |
21300 € |
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Bénéfice réel (chiffre d’affires – charges) |
22714 € |
16162 € |
Se méfier du cumul des petites charges
Chaque charge, même petite, impacte votre revenu. C’est particulièrement sensible en micro-entreprise. Dans les autres formats d’entreprises, les charges ont un impact indirect sur la rémunération, puisqu’elles impactent le chiffre d’affaires déclaré. En micro-entreprise, 100 euros dépensés pour ses charges, c’est tout bêtement 100 euros de rémunération en moins. Il faut donc se méfier des petites charges, individuellement “insensibles” pour votre rémunération, mais collectivement douloureuses !
> Optimiser en priorité les charges impactantes sur le prix de revient
Parmi les charges fixes par massage, il s’agit des frais de déplacement et, dans une moindre mesure, des huiles et des commissions de vente. Parmi les charges fixes annuelles, le loyer principalement, mais aussi les frais bancaires. Parmi les charges variables, le nombre de lieux d’exercice déclarés, qui impacte le montant de la CFE.
Les charges d’amortissement (matériels et communication) quant à elles sont liées à des investissements mûrement réfléchis et ne sont donc pas des variables d’ajustement. C’est en particulier le cas des charges liées à votre visibilité, celles qui optimisent votre présence sur le web et les réseaux, qui vous apportent les bons outils pour prospecter et fidéliser votre clientèle. Le volume de votre clientèle dépend en grande partie de ces charges ! Comme vu précédemment, il est néanmoins essentiel de bien les choisir. Est-il préférable de mettre 500 euros dans un logo ou dans une publicité sur le journal de la commune ?
> Je préserve les charges liées à la conformité de ma pratique
Ne faites pas l’économie des charges liées aux obligations réglementaires et légales :
- assurances professionnelles
- facturation dans les normes
- compte bancaire dédié
- médiation à la consommation
- abonnement à un diffuseur de musique à usage professionnel
En cas de contrôle (voir ces exemples concrets), mais aussi de contentieux avec un client, le montant élevé des amendes peut remettre en cause votre activité.
