Assurances des professions du massage : les résultats de notre sondage national

Établir un état des lieux des assurances des professionnels du massage. Tel était l’objectif du sondage national réalisé par la FFMBE, en mai et juin 2021. Un sondage ouvert à tous les praticiens en massage bien-être, adhérents ou pas à la Fédération.

Profil d’activité des répondants au sondage

52%  des répondants se consacrent exclusivement au massage, dont 30% à temps plein et 22% à temps partiel.

Pour 48% des répondants le massage n’est qu’une facette d’une situation de pluriactivité majoritairement orientée vers les activités de médecine douce et de bien-être.

Notre commentaire

Seul un tiers des professionnels du massage exerce à plein temps et tire la totalité de ses revenus du massage. Pour les deux autres tiers, le massage constitue soit une activité à temps partiel, soit une pratique parmi d’autres, dans un contexte de pluriactivité. Cette situation complique la gestion des contrats d’assurances, qui doivent répondre à autant de cas particuliers. La fragilité économique des activités de massage constitue une contrainte pour les assureurs et un frein pour les assurés.

Situation professionnelle

Les répondants sont à 91% en activité individuelle et indépendante.

Notre commentaire

Le constat n’est pas nouveau : le sondage permet de vérifier que l’immense majorité des praticiens en massages bien-être exerce en tant qu’indépendants, le plus souvent sous statut de micro-entrepreneurs. Ils sont donc placés en responsabilité de gérer leurs assurances, sans pour autant disposer du temps et des connaissances pour analyser leurs besoins et négocier avec les assureurs.

Assuré, ou pas ? Si vous n'êtes pas assuré, indiquez pourquoi.

15%  des répondants n’ont aucune assurance professionnelle.
Dans 88% des cas l’absence d’assurance est liée à un motif économique.

Notre commentaire

Il y a bien quelques personnes pour affirmer que le massage ne présente aucun risque et ne nécessite pas d’être assuré, mais pour la grande majorité des répondants l’absence d’assurance n’est pas un choix, mais la conséquence d’une difficulté économique : tarifs trop élevés ou chiffres d’affaires trop faibles, ce qui constitue les deux facettes d’un même problème. La question du prix des contrats d’assurance est sans nul doute un enjeu central pour la bonne couverture des professionnels du massage.

À quel titre êtes vous assuré ?

Pour 83% des répondants c’est le massage qui sert de point d’appui au contrat d’assurance du risque massage. Pour les 17% restants la couverture du risque massage est une extension d’un contrat relevant d’un autre domaine d’activité.

Notre commentaire

Alors que seuls 30% des répondants exercent le massage à temps plein, ils sont 83% à être assurés en premier lieu en tant que masseurs. Cela démontre le cloisonnement entre les contrats qui fait qu’un pluriactif va souvent être contraint de souscrire plusieurs contrats : un par activité pratiquée, et même si cette activité est de faible importance.

Faut-il justifier d’une formation pour être assuré ?

Pour 44% des répondants, l’assureur n’exige pas d’être formé pour être assuré.

Notre commentaire

La profession de masseur n’est pas réglementée, et de ce fait certains assureurs ne s’embarrassent pas de savoir s’ils assurent, ou pas, un professionnel formé. Une pratique pour le moins irresponsable, qui conforte l’amateurisme. Ces assureurs-là contribuent activement à une déqualification du métier.

Pour vous assurer, bénéficiez-vous d'un tarif réservé aux membres adhérents d'une organisation professionnelle ?

56% des répondants sont assurés indépendamment d’une organisation professionnelle.

Notre commentaire

Alors que de nombreux répondants se plaignent, nous le verrons plus loin, des tarifs et de l’absence d’intervention de la FFMBE, 56% font le choix de traiter directement avec les compagnies d’assurance. Il semble que, même parmi les adhérents de la FFMBE, certains ignorent qu’ils peuvent bénéficier de 33% de remise chez les assureurs partenaires.

Quelle compagnie vous assure en responsabilité civile professionnelle ?

1/3 des répondants sont assurés par Medinat, 1/3  par 4 principaux assureurs et  1/3 par 24 autres assureurs.

Notre commentaire

Les deux assureurs partenaires de la FFMBE arrivent en tête du classement. Ce qui est normal puisqu’ils proposent des contrats spécialement étudiés pour les métiers du massage, et à des tarifs réservés aux adhérents de la FFMBE.
Il faut noter la grande dispersion de l’offre : pas moins de 29 compagnies sont désignées par les répondants. Cette dispersion est la porte ouverte à des offres opportunistes et des contrats mal conçus.

Quelle compagnie vous assure en protection juridique ?

1/3 des répondants sont assurés par Medinat, 1/3  par 4 principaux assureurs et  1/3 par 26 autres assureurs.

Notre commentaire

Même répartition et même analyse que pour la couverture de la responsabilité civile. Les cinq premiers du classement sont les mêmes dans les deux cas. Les deux assurances, RC et protection juridique, sont très souvent vendues en un seul package.

Les locaux professionnels sont assurés par :

5 assureurs couvrent 57% des assurés. Les 43% restants sont répartis entre   19 autres assureurs.

Notre commentaire

Nous retrouvons les cinq mêmes assureurs en tête du classement. En revanche, leur part du marché est moins importante. Cela s’explique par le fait que l’assurance des locaux professionnels ne présente pas de spécificité pour les métiers du massage. Tous les assureurs ont une offre..

Les véhicules professionnels sont assurés par :

5 assureurs couvrent  42% des assurés. Les 58% restants sont répartis entre 23 autres assureurs.

Notre commentaire

Nous ne retrouvons pas les spécialistes de l’assurance massage dans le top 5 de ce classement. Visiblement l’assurance du véhicule, même professionnel, s’effectue auprès des assureurs généralistes.

Perte de revenus, accident, décès. Assurés par :

5 assureurs couvrent  43% des assurés. Les 57% restants sont répartis entre 22 autres assureurs.

Notre commentaire

Nous retrouvons en tête de ce classement la société Medinat, spécialisée dans l’assurances des professionnels du massage. Cependant, ce domaine de l’assurance est très majoritairement porté par des assureurs généralistes.

Complémentaire santé assurée par :

5 assureurs couvrent  33% des assurés. Les  66% restants sont répartis entre 51 autres assureurs.

Notre commentaire

Les assureurs spécialistes du massage sont absents de ce classement, dans lequel nous retrouvons des mutuelles, dont c’est le métier principal. Le top 5 ne représente qu’un tiers des contrats, les deux tiers restants étant pris en charge par 51 autres assureurs. La dispersion est ici à son maximum.

Tarifs pratiqués : RC + protection juridique

À la lecture de la courbe, on peut considérer que le tarif de référence se situe dans la fourchette 80-120 euros. La diversité des tarifs est importante.

Notre commentaire

Les deux assureurs partenaires de la FFMBE, Medinat et Gepca, se positionnent dans la fourchette majoritaire avec des prix publics de l’ordre de 150 euros et des tarifs réservés aux adhérents de la FFMBE de l’ordre de 100 euros.

Tarifs pratiqués : locaux professionnels

Grande diversité des tarifs, qui exprime tout autant la diversité des locaux assurés que celle des prix pratiqués.

Notre commentaire

Difficile de généraliser à la lecture de cette répartition. Concluons toutefois que la majorité des locaux doit trouver à s’assurer entre 80 et 280 euros par an.

Tarifs pratiqués : perte de revenus – accidents – décès

Très grande diversité de tarifs. Et certainement une grande diversité de niveaux de couverture.

Notre commentaire

Voici un domaine d’assurance où domine une approche au cas par cas : les assureurs proposent une grande diversité de contrats, assortis d’une grande diversité tarifaire, pour répondre à des demandes de couverture très variables.

Tarifs pratiqués : complémentaire santé

Très grande diversité de tarifs. Et certainement une grande diversité de niveaux de couverture.

Notre commentaire

Nous sommes ici sur le terrain des mutuelles santé. Il en existe une très grande diversité, proposant chacune plusieurs niveaux de remboursement selon les attentes et le profil du demandeur.

Selon vous, que faudrait-il améliorer en matière d'assurances des professions du massage ?

Huit grands thèmes se dégagent des réponses :

« Lisibilité des contrats. Simplicité des offres. Faire jouer la concurrence. Comparer les offres. Que la FFMBE cherche pour nous. »

Les assurés ont du mal à se retrouver dans la jungle des offres et des contrats. Les assureurs ont à faire un important effort de communication pour que leurs offres soient lisibles et comprises. Cette opacité est vécue comme un frein à la concurrence.

Les répondants souhaitent que la FFMBE les accompagne dans leur recherche en identifiant les assureurs pertinents et en organisant une comparaison des offres.

« Prise en considération des spécificités des métiers du massage. Analyse de l’accidentologie pour concevoir les contrats. Prise en compte du massage femme enceinte / bébé. Prise en compte des spécificités du massage à domicile. »

De nombreux répondants soulignent l’importance d’une prise en compte des spécificités du métier dans la rédaction des contrats. Cela conforte dans la nécessité d’identifier les assureurs dont les contrats sont adaptés.

Parmi les spécificités se pose la question du faible niveau d’accidentologie. Effectivement, sur ces dernières années, la FFMBE n’a pas eu retour d’accidents résultant de l’acte de massage. Cela doit nécessairement influer sur le montant des primes.

« Des tarifs spécifiques aux adhérents FFMBE - Que la FFMBE assure tous les adhérents en responsabilité civile. »

Plusieurs répondants ignorent que la FFMBE propose déjà des tarifs spéciaux, réservés à ses adhérents, en matière de responsabilité civile et de protection juridique. Le forfait pour ces deux assurances est de l’ordre de 100 euros, soit une économie de 50 euros par rapport aux prix publics des assureurs concernés (Medinat et Gepca).

La question d’une couverture systématique de tous les adhérents par la FFMBE mérite d’être posée. Cette éventualité avait d’ailleurs été envisagée voici plusieurs années. Toutefois, le sujet n’est pas simple : complexité de la gestion des contrats et des primes ; diversité des attentes des adhérents ; adhérents qui sont déjà assurés par ailleurs… Ce dossier devra être rouvert.

« Packaging pour les métiers du massage. Pouvoir tout assurer chez le même assureur. »

L’idée est ici de regrouper et packager les offres. Cette attente rejoint le besoin de simplification exprimé par ailleurs. Il faut toutefois relever que la grande diversité des situations des praticiens rend délicate une complète forfaitisation. Il est nécessaire de composer entre offre globale et offre sur mesure tant les besoins sont différents, par exemple, entre un praticien à temps plein qui exerce en cabinet et un autre, en pluriactivité, qui exerce à domicile.

« Améliorer l’offre perte de revenu – santé – jours non travaillés. Pandémie. Indemnités journalières. Assurer l’outil de travail : les mains, les blessures physiques du masseur. »

Les attentes sont nombreuses concernant la couverture des risques qui conduisent à une perte de revenus. Ce sujet mérite d’être revisité avec l’ouverture de l’éligibilité des professions libérales aux indemnités journalières à dater du 1er juillet 2021.

Un sujet revient également fortement : celui de la perte de l’outil de travail. Qu’advient-il si une blessure aux mains, ou un problème physique, rend impossible la continuité de l’activité ?

La première étape pourrait être que la FFMBE fasse un point complet sur les différents types de couvertures sociales et les droits d’ores-et-déjà existants, hors assurances.

« Des tarifs adaptés au niveau d’activité, au chiffre d’affaires. Le cumul cotisation FFMBE + assurance est trop élevé. »

Sujet sensible que celui du prix des assurances. Si l’on observe le prix moyen d’une couverture responsabilité civile + protection juridique, entre 100 et 150 euros par an, nous ne pouvons pas dire que ce tarif soit élevé. Du moins pour les professionnels du massage qui tirent un revenu complet de leur activité. Le sujet est plus délicat pour ceux qui pratiquent à temps partiel ou dont le niveau de chiffre d’affaires est insuffisant. Interrogés, nos assureurs partenaires (Gepca et Medinat) soutiennent que la modicité des tarifs ne permet pas de descendre plus bas. Et que, par ailleurs, le niveau réel d’activité n’est pas vérifiable. La FFMBE considère pour sa part qu’il convient de trouver une solution pour les deux tiers des praticiens qui n’exercent pas le massage à plein temps.

La question du cumul entre cotisation FFMBE et assurance est un faux sujet. Certes, pour obtenir les tarifs spéciaux auprès de Medinat et de Gepca, il est nécessaire d’être adhérent à la FFMBE. Mais ce sont là deux choix distincts : en premier lieu, le choix d’adhérer à une organisation professionnelle ; en second lieu, le choix de bénéficier d’un meilleur tarif pour son assurance.

« Couverture globale, y compris activités annexes. Prendre en considération la pluriactivité. »

Les pratiques des uns et des autres sont très diverses. Qui tient un gîte rural et propose du massage. Qui est masseur et sophrologue en même temps. Qui est menuisier et complète par des massages… Il semble donc difficilement envisageable que les assureurs puissent proposer une offre unique, packagée, toutes activités comprises.

En revanche, il est essentiel qu’un même assureur puisse construire une offre adaptée à chacun. Ce qui implique que cet assureur soit en mesure, non seulement de proposer une assurance massage, mais également de la compléter par l’assurance d’une, ou plusieurs, autres activités.

« Exiger un minimum de formation pour être assuré. Prendre en considération la formation dans la détermination du prix. »

Ce sujet est essentiel. Notre profession ne peut prétendre à être reconnue et considérée si n’importe qui peut s’installer à son compte et bénéficier d’une assurance, sans avoir reçu un minimum de formation. Les assureurs qui acceptent de couvrir des praticiens sans formation considèrent que notre métier est un « non-métier ». Ils insultent notre profession. Nous devons en tirer les conséquences.

En revanche, il est essentiel qu’un même assureur puisse construire une offre adaptée à chacun. Ce qui implique que cet assureur soit en mesure, non seulement de proposer une assurance massage, mais également de la compléter par l’assurance d’une, ou plusieurs, autres activités.

Source

Par  Joël DEMASSON, Président de la Fédération Française de Massages Bien-Être ( FFMBE)

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